Jean-Marc Jancovici et la contrainte carbone
Manicore - le site de JM JancoviciJM J sur Wikipedia
Calculer en ligne son bilan carbone personnel
Le Club de Rome
Le rapport Stern

Présentation
Jancovici est consultant, spécialiste des questions d’environnement et d’énergie, son mérite : dire les choses avec clarté et sans détour.
Jancovici est un ingénieur, avec lui pas de longues phrase, pas de longues théories complexes sur la manière de faire évoluer nos sociétés, son analyse est directe, c’est celle d’un technicien face aux faits, contraint de les admettre dans tout leur rudesse.
C’est un pragmatique.
Il est rude mais il a le mérite de dire les choses.
Conférences
Jean-Marc Jancovici anime de nombreuses conférences, soit pour le monde de l’entreprise, soit publiques, dans lesquelles il commence souvent par démontrer, à l’aide de nombreux graphiques scientifiques, l’étendue des risques pris actuellement par notre civilisation, les probables imminents dangers du réchauffement climatique, ceux résumés par le GIEC, mais aussi ceux que le GIEC n’ose pas mettre dans ses résumés… Certaines de ses conférences sont disponibles en téléchargement sur Internet, comme la conférence qu’il a donnée à Thur Ecologie en Alsace. Une autre de ses conférences disponible en vidéo donnée pour SPIE, une grande entreprise de génie électrique, a eu lieu le 27 mars 2008 et a trouvé un large écho auprès du grand public. Dans le cycle des conférences sur les ressources de la terre à la Cité des sciences, il a également donné le 24 mars 2009 une conférence intitulée Sur et sous sol, combien d’énergies pour combien d’hommes ?
Son site Manicore
ManicoreJean-Marc Jancovici, sur son site web Manicore, détaille les composantes du double problème de l’énergie et du climat à l’échelle du monde. Il publie sur son site, dans un labyrinthe de pages web interliées, une page pour chaque aspect du problème. Avec ce qu’il appelle des « calculs de coins de table », il propose au lecteur de visualiser de manière claire les enjeux dans une approche « systémique ».
Bilan carbone personnel
Avec l’aide de l’ADEME, il est l’initiateur, en 2007, du Bilan Carbone Personnel, un calculateur en ligne permettant à tout particulier français de calculer avec précision les émissions de gaz à effet de serre induites par ses faits et gestes, et donc sa participation au réchauffement climatique, dans chaque domaine de sa vie. C’est le premier et unique outil qui permet de calculer avec précision les émissions de gaz à effet de serre provoquées par un particulier. « Le premier calculateur de bilan carbone personnel qui prend tout en compte, des achats de chaussures aux vacances au ski, en passant par le chauffage et les biftecks. » explique Jean-Marc Jancovici.
Autres
Jean-Marc Jancovici anime le groupe de travail sur l’environnement des anciens élèves de l’École polytechnique, « X-Environnement », . Depuis 1994, ce groupe alimente chaque année un numéro entier du mensuel des anciens élèves de l’École polytechnique, La Jaune et la Rouge, sur un thème de l’environnement.
En 2007, il participe en tant que personne morale associée au groupe 1 du Grenelle de l’environnement : « Lutter contre les changements climatiques et maîtriser l’énergie ».
Jean-Marc Jancovici a créé la société Carbone4 en juillet 2007 avec Alain Grandjean.
Position sur le nucléaire civil
Jean-Marc Jancovici, bien que, par ailleurs, défenseur de l’énergie nucléaire, juge que celle-ci ne pourra pas contribuer de manière suffisante à la réduction des GES dans des délais compatibles avec les contraintes imposées. Néanmoins, fréquemment, il défend volontiers l’énergie nucléaire, qu’il considère être la moins mauvaise des énergies aptes à la production d’électricité en masse. Il présente un long argumentaire sur le sujet sur son site. Sa position lui vaut des critiques de la part des antinucléaires, et certains ne sont pas d’accord avec ses conclusions sur les limites de la contribution que les énergies renouvelables peuvent apporter à bref délai à l’approvisionnement énergétique. Jean-Marc Jancovici explique néanmoins que, si le nucléaire doit être selon lui une marge de manœuvre importante qu’il serait trop ambitieux d’écarter, l’essentiel du problème énergetico-climatique devra de toute façon se résoudre par des économies d’énergies (80%).
Conférence du 1er avril 2008 à l’occasion de l’Assemblée Générale annuelle de l’Association des Ingénieurs ESPCI
Conférence du 1er avril 2008
Conférence du 27 mars 2008 au Parc St. Christophe
Site très ergonomique, avec tous les graphiques en parallèle !
Conférence du 27 mars 2008 au Parc St. Christophe
Jean-Marc Jancovici au semaines sociales 2007 - en 6 parties
C’est maintenant ! Trois ans pour sauver le monde de JM. Jancovici et A. Grandjean, 2009
Sur Amazon
« C’est maintenant ! Vous croyez que ce titre est un résumé du contenu du livre ? Pas du tout : sachant qu’au moment où sort ce bouquin (janvier 2009), le portefeuille des lecteurs putatifs a déjà été sauvagement agressé par la crise et les cadeaux de Noël, cette expression est juste là pour rappeler qu’il ne faut pas attendre une seule seconde avant de sortir 20 euros (allez, 19,5 pour être précis, on reproche suffisamment aux autres de ne pas l’être) d’une poche déjà fort fort trouée…
Mais il faut le faire, et joyeusement encore, car ces 300 pages représentent sans aucune hésitation la meilleure affaire des soldes : 20 euros pour tout comprendre sur la manière d’éviter la 4è guerre mondiale et de faire baisser le taux de chômage, avouez qu’en rapport qualité prix c’est imbattable.
Évidemment, si vous faites le calcul, cette petite chose imprimée vous reviendra plus cher au kilo que le foie gras, mais à la différence du foie gras notre oeuvre est re-cy-cla-ble : vous pouvez la relire une deuxième fois (et même une troisième), la prêter à votre voisin(e) du dessus (puis essuyer ses larmes une fois qu’il/elle l’aura lu, encore plus fort que Meetic pour engager la conversation), vous en servir pour caler des étagères, ou, si vraiment vous ne voyez rien d’autre, utiliser ce papier de qualité supérieure pour compléter la fameuse tirade de Rabelais sur les innombrables manières de s’essuyer le postérieur (mais honnêtement on ne vous recommande pas, il y a mieux). »
- JMJ
Méfiez vous du pétrole pas cher ! de JM. Jancovici, févr. 2009
Avec 35 % de la consommation énergétique de la planète (et le même pourcentage en France, bien que les débats sur l'énergie aient une furieuse tendance à se focaliser sur le nucléaire ou l'éolien), le pétrole est la première des énergies consommées dans le monde. Mieux : quasiment plus aucune production, aujourd'hui, ne peut fonctionner sans transport, donc sans pétrole (qui alimente 98 % de ce qui roule sur terre). C'est vrai des activités de bureau, les salariés ayant besoin de se rendre à leur travail (pour beaucoup en voiture), mais aussi des commerces, dont l'essentiel n'existe plus sous la forme actuelle sans camions et sans voitures, des industries qui doivent chauffer des matières, réceptionner des fournitures et livrer des clients (tout ça en camion), et c'est encore vrai du tourisme (qui est difficile sans déplacement de touristes !) ou… de la presse, qui consomme de grandes quantités de papier qu'il a fallu fabriquer - avec de l'énergie - et qu'il faut distribuer une fois imprimé.
Non content d'étancher un tiers de notre soif énergétique, pour un prix ridicule (en Occident, le pétrole vaut mille fois moins cher que le travail humain qu'il remplace), le pétrole sert aussi d'étalon pour le prix des autres énergies. Le gaz (25 % de la consommation mondiale d'énergie) est ainsi vendu avec un prix qui varie largement comme celui du pétrole et c'est aussi largement vrai pour le charbon (20 % de l'énergie mondiale).
C'est donc dire que si le prix du pétrole augmente, c'est le prix de toute l'énergie qui augmente, y compris celui de l'électricité, puisque, dans le monde, les deux tiers de cette dernière sont fabriqués avec des combustibles fossiles. Et après ? Après, si le pétrole augmente vite, c'est… la récession. Depuis 1970, toutes les hausses significatives du prix du baril se sont terminées par une récession, pendant laquelle ledit prix s'est du reste mis à baisser. Mieux : sauf entre 1983 et 1986, le pétrole n'a baissé de manière longue que pendant les périodes de récession. Tout cela est normal : l'économie, ce n'est qu'une succession de transformations physiques et chimiques effectuées à partir des ressources naturelles, et, par définition, il n'existe pas de telles transformations sans énergie. Dès lors, tout devient très simple : un prix de l'énergie qui baisse, ce sont des transformations rendues moins onéreuses et donc une économie qui croît, et, à l'inverse, une énergie qui augmente rapidement, c'est la récession à peu près assurée.
85 % de notre consommation d'énergie actuelle venant de stocks finis (charbon, pétrole, gaz, uranium 235), les mathématiques nous imposent qu'il y aura, pour ces énergies, un maximum à la production annuelle puis un déclin. Pour le pétrole, les opérateurs (Total, Shell, BP et d'autres) ne cessent de nous répéter désormais que cela arrivera dans les cinq ans, si ce n'est déjà le cas, et dans les quinze ans pour le gaz. Il est à peu près évident que, si nous ne nous mettons pas en économie de guerre pour sortir de cette situation très vite, ce qui nous attend risque fort d'être plus une succession de récessions brièvement entrecoupées de rémissions que la hausse perpétuelle du pouvoir d'achat promise par le premier candidat venu.
Dans ce contexte, le pétrole redevenu peu cher est source de tous les dangers. Il laisse croire que le problème de l'approvisionnement a disparu, alors que c'est juste le reflet d'une demande qui baisse à cause de la récession ; il dissuade de faire les investissements structurants pour économiser l'énergie fossile, alors que ces derniers ne pourront être faits en une semaine « le moment venu », puisque cela concerne les logements, l'urbanisme industriel, les transports, la production électrique et même la structure des métiers ; il éloigne le spectre de la pénurie, alors que la récession actuelle menace justement la stabilité du monde et donc nos approvisionnements futurs.
Si un pétrole trop peu cher est une mauvaise affaire, même en temps de récession, la solution est d'une simplicité biblique : il faut en monter le prix. Même maintenant ? Oui, même maintenant, pour au moins deux raisons. La première est celle mise en avant par Obama quand il tend la main aux constructeurs auto en même temps qu'il veut renforcer les normes antipollution : il faut redémarrer l'activité (en fait l'emploi) sur de bonnes bases et donc avec la perspective d'un accès à l'énergie fossile qui ne sera pas de plus en plus facile, mais bien de plus en plus freiné, et qui doit de toute façon l'être pour éviter un changement climatique, dont les conséquences feront passer la crise actuelle pour une aimable plaisanterie. La seconde est que cela dégage des rentes disponibles pour les Etats consommateurs pour financer la reconversion, alors que sinon les producteurs fermeront les vannes, jusqu'au moment où le prix remontera, avec un effet net pour le consommateur final identique, sauf que c'est le producteur qui aura capté la rente et donc que le pays consommateur n'aura pas un centime pour payer sa reconversion.
Le débat qui naît sur la taxe carbone est donc bienvenu. Il faut juste ne pas se tromper de priorités : la taxe carbone n'est pas un accessoire à la suppression de la taxe professionnelle, mais une proposition principale dont une des contreparties est la fiscalité du travail. Car le principal but de cette taxe carbone n'est pas de boucher un trou dans les recettes de l'Etat, c'est de modifier le comportement des acteurs économiques pour sortir des combustibles fossiles avant que ce soit ces derniers qui nous sortent, c'est-à-dire provoquent des crises à répétition, dont celle-ci n'est peut-être qu'un premier exemple pas trop méchant. Pour parvenir à ce résultat, il faut des modalités particulières et notamment une hausse régulière et programmée du prix final pour le consommateur, seule manière de lui donner la nécessaire visibilité pour programmer ses investissements (des entreprises comme des ménages). Servir de bouche-trou à la suppression d'un autre impôt ne permet pas cette programmation indispensable, même si, à l'évidence, la question de la contrepartie se pose nécessairement dans tout débat fiscal. Enfin, il ne faut surtout pas attendre de sortir de la récession actuelle - largement due à la forte hausse du prix du pétrole qui a pris place de 2002 à 2008, on semble un peu trop l'oublier - pour recommencer à s'occuper de l'énergie : alors que nous sommes à quelques années tout au plus du plafonnement géologique de la production pétrolière, il y a toutes les chances que cette récession dure bien trop longtemps pour que nous puissions nous offrir un tel répit.
