La face cachée de la monnaie

La face cachée de la monnaie

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Si les gens comprenaient réellement le processus de la création monétaire,
le système ne tiendrait pas plus de 24 heures…


Henri Ford

La face cachée de la monnaie

- Introduction........................................................ 2
- Comment rembourser vos dettes avec… rien ?.......................... 3
- Un banquier dévoile les dessous du pouvoir d’achat.................. 6
- L’île des naufragés ou la monnaie n’est qu’un contrat............... 8
- La création monétaire ex nihilo..................................... 23
- Postface............................................................ 31
- Bibliographie....................................................... 35
- Projections et débats............................................... 37 

Introduction

La monnaie est au coeur de nos vies un bien étrange objet. Elle ne se mange pas et pourtant des gens meurent de faim de ne pas en avoir quand autour d’eux la nourriture est à foison.

Par ce recueil de petits textes, contes simples et didactiques, nous avons voulu vous donner quelques éléments pour mieux comprendre comment la monnaie est créée, circule et s’entasse chez les uns et manque si cruellement à d’autres. Ce recueil devrait constituer le livre chevet de tout un chacun désireux de se réapproprier la mesure de ce qu’il échange, un outil d’émancipation face à la totipotence des banquiers de ce monde, un appel à changer les termes de la relation entre l’homme et les soi-disant réalités économiques. Ce recueil est le premier tome de la série de réflexions que la rédaction de journArles vous propose dans les mois qui viennent. Avec la conviction que ces textes solliciteront un débat et des reflexions stimulantes. N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires.

Hannes Lammler, Michel Seloui

Comment rembourser vos dettes avec… rien ?

L’étrange visite d’une dame…

Nous sommes à Condé-sur-Gartempe. Une jeune femme, d’apparence convenable, bien qu’un peu trop fardée y débarque un vendredi matin.

Elle réserve une chambre pour la nuit à l’Hôtel de la Gare et, comme elle n’a pas de bagage, elle laisse en acompte un billet de 100 €, tout neuf. Puis elle s’en va visiter la vieille ville.

Le pâtissier qui a vu la scène dit au patron de l’hôtel: « Cela fait six semaines que vous me devez 100 € pour la pièce montée que j’ai livrée à l’occasion de la communion de votre fille. »

Le patron lui donne le billet de bonne grâce. Comme cette scène a été vue par d’autres, elle se reproduit cinq autres fois, car le pâtissier devait aussi 100 € au minotier… qui en devait autant au garagiste… lui-même débiteur de cette somme au boucher… qui avait à régler 100 € au représentant de la maison Erlida… lequel devait à son tour acquitter sa chambre à l’Hôtel de la Gare pour 100 €. Il redonne donc le billet au patron de l’hôtel.

Ce vendredi soir, en rentrant de promenade, la jeune femme annonce, qu’ayant fait une rencontre, elle annule sa réservation. L’hôtelier lui rend donc son billet. Elle le regarde de près. Elle le tient vers la lumière. « C’est effectivement mon billet ». Elle sort son briquet et le brûle. « C’était un faux billet », dit-elle en souriant, se tourne et s’en va.

Pourquoi un faux billet a-t-il été capable de catalyser autant d’échanges ?

Parce qu’un billet est de la monnaie fiduciaire (du latin fiducia : confiance). C’est exclusivement une «valeur de confiance» entre les membres d’une communauté.

Dans un autre pays, il n’aurait pas été accepté. Un faux billet perd sa « valeur » seulement au moment où il se révèle faux et n’est plus accepté par celui qui le reçoit. C’est celui qui le détient en dernier qui assume la perte. Dans cette histoire il n’y a pas eu de perte sauf pour la Dame de Condé qui savait de toute façon que son billet était faux. Cependant, il semble bien que la circulation de ce faux billet ait comblé une carence de pouvoir d’achat à Condé-sur-Gartempe. En effet, en réservant sa chambre, la jeune femme a augmenté de 100 € la masse monétaire du village, ce qui a permis à six personne d’éteindre réciproquement leur dette pour un montant total de 600 €. La «qualité» de la monnaie utilisée, bonne ou mauvaise, fut indifférente.

La monnaie est un moyen d’échange, qu’il faut donc… échanger.

Elle est comme ces caddys qu’on met à la disposition des voyageurs dans les gares pour qu’ils transportent leurs valises. Quand le caddy est là, le transport s’effectue sans problème. Quand trop de personnes ne le rendent pas, la vie se complique. On est alors obligé de porter ses bagages sur le dos.

Un banquier dévoile les dessous du pouvoir d’achat

L’histoire se déroule en des temps fort anciens, dans le comté de Roseland où vivait une population industrieuse. La prospérité et la convivialité règnent.

Nicolas, le cinquième fils d’un fermier, vient d’atteindre sa majorité. Il vient trouver son père et lui dit : « Père, la ferme n’a pas besoin d’une cinquième paire de bras pour continuer à prospérer. Mais les habitants du comté regrettent l’absence d’habits de fête. C’est pourquoi je souhaiterais m’établir tisserand. »
« Bonne idée », répond son père. « Je peux te donner la petite grange pour y installer ton atelier. Mais tu sais que je n’ai pas trop d’argent et il t’en faudra pas mal. Va donc voir, de ma part, le trésorier public du comté. »

Ce qui est dit, est fait. Nicolas est tout étonné, lors de son entrevue, de voir le directeur du trésor public si ouvert et les choses si faciles. « Il te faut 250 écus ? Les voici. Bon courage, Nicolas ! ».

Nicolas se confond en remerciements; mais dans le couloir, il est pris d’un doute : « Il ne m’a fixé, ni échéance de remboursement, ni taux d’intérêt ». Il revient donc frapper à la porte pour demander les conditions de ce prêt. « Nous ne te prêtons pas ces écus, nous te les donnons. L’équilibre de la circulation monétaire est actuellement atteint dans notre Comté. Il faudra donc un peu plus de pouvoir d’achat à nos sujets pour acheter tes beaux habits. L’argent que nous te donnons pour acheter tes laines, tes teintures, mais aussi pour que tu puisses fonder une famille, va aller dans leurs poches par tes achats. Tu serviras la collectivité et l’équilibre subsistera. » Le message du trésorier est clair : la monnaie en circulation doit rester liée aux évolutions du progrès technique, à la production, et à celles de la population d’un pays.

Si la population s’accroît ou si les activités augmentent, la monnaie en circulation doit s’accroître aussi.

La monnaie devrait être la propriété de la communauté et elle devrait être émise par des représentants mandatés. Or aujourd’hui, l’état a abandonné son droit de créer la monnaie au profit des banquiers privés.

Aucun intérêt… aux intérêts !

Que se serait-il passé pour Nicolas si l’argent, au lieu de lui avoir été sagement donné, lui avait été prêté, et de plus avec intérêt ? En dépensant les 250 écus prêtés, il aurait bien accru la masse monétaire de la communauté. Mais en les remboursant, c’est-à-dire en s’en privant, il aurait cette fois diminué la masse monétaire qui serait revenue à son niveau initial.

Finalement sa nouvelle activité, au lieu d’enrichir la communauté, l’aurait appauvrie. C’est à quoi nous contraignent aujourd’hui les banques, en demandant des intérêts pour toute augmentation de la quantité de monnaie en circulation.

L’île des naufragés ou la monnaie n’est qu’un contrat

Quatre femmes et quatre hommes sur une île déserte.

Tatiana est experte-comptable. François est charpentier, Paul et Yolande sont éleveurs, Henriette connaît le maraîchage, Thomas est un prospecteur minéralogiste, Jacques et Emma sont artistes.

Tous rescapés d’un naufrage, ils se retrouvent réunis sur une île déserte.

Paul et Yolande pensent pouvoir domestiquer les chèvres qu’ils ont trouvées ci et là et en tirer un bon rendement. Henriette trouve que le sol de l’île est fort propice à la culture. François y a surtout remarqué les belles étendues forestières, riches en bois de toutes sortes : ce sera un jeu d’enfant que d’abattre des arbres pour construire meubles et abris. Quant à Thomas, le prospecteur, il soupçonne le sous-sol d’être richement minéralisé. Malgré l’absence d’outils perfectionnés, il pense pouvoir transformer le minerai en métaux utiles. Les artistes quant à eux sont très inspirés par les paysages magnifiques qu’offre l’île et se mettent à tisser des toiles, collecter des pigments, écrire des poèmes.

Ils se mettent à l’ouvrage

Des maisons et des meubles sortent du travail du charpentier.  A mesure que les saisons succèdent aux saisons, la vie sur l’île devient agréable. L’île s’enrichit, non pas d’or ou de billets, mais de véritables richesses : de la nourriture pour le corps et l’esprit, des habits, des maisons, bref, tout ce qui répond aux besoins des habitants. Pour profiter de leur complémentarité, un système de troc et d’échange de service s’instaure tacitement entre eux. Pour faciliter ces échanges, Tatiana propose d’en tenir les comptes. Les naufragés prennent de plus en plus de plaisir à vivre ainsi sur l’île, tout en espérant qu’un jour ils pourront retrouver parents et amis.

Les échanges en nature ne suffisent plus…

Les habitants de l’île se réunissent souvent pour discuter.

Un jour, Tatiana, la comptable, suggère d’abandonner le troc.

En effet, l’échange direct des produits a ses inconvénients. Les produits à échanger ne sont pas toujours disponibles simultanément. Ainsi, du bois livré à la maraîchère en hiver ne pourra être compensé en légumes que six mois plus tard. D’autres fois, c’est un article important qui est livré d’un coup par un des naufragés, et il voudrait en retour différentes petites choses produites par plusieurs des autres habitants de l’île. Tout cela complique les affaires et rend le travail de Tatiana fastidieux. Elle se dit que s’il y avait de la monnaie, chacun vendrait ses produits aux autres en échange de cette mon- naie. Et avec la monnaie reçue, chacun pourrait acheter ce qu’il souhaite, quand il le souhaite, dès que c’est disponible.

Lorsqu’un soir, assis sur le rivage, ils ressassent ce problème pour la centième fois, ils voient soudain approcher une chaloupe avironnée par un seul homme. Ils s’approchent pour aider le nouveau venu, et Tatiana s’empresse de lui offrir les premiers soins. Une fois remis sur pieds, l’homme leur apprend qu’il est le seul survivant d’un naufrage et se présente à eux. Il s’appelle Martin Golden. Heureux d’avoir un compagnon de plus, tous l’accueillent chaleureusement et lui font visiter l’île, à l’exception de François, que l’enthousiasme de Tatiana rend maussade.

L’homme informe ses compagnons d’infortune qu’il est banquier.

À ces mots, les yeux de Tatiana s’illuminent et son admiration pour le valeureux rescapé redouble, au grand dam de François, de plus en plus jaloux. Il ajoute : « L’argent n’a pas de mystère pour moi et je peux vous installer en peu de temps un système monétaire qui vous donnera entière satisfaction ».

Hormis Tatiana qui déborde d’enthousiasme, les habitants de l’île se méfient : « Mais pour créer une banque il faut de l’or » objecte Thomas. Et je suis sûr que nous n’en trouverons pas sur cette île. Martin décharge alors un petit baril du fond de sa chaloupe. « Ce baril, déclare-t-il, est un trésor sans pareil. Il est plein d’or ! ». « Mais alors, il va pouvoir être notre banquier, assure Tatiana ». Les autres acquiescent mollement.

Avant de se séparer pour la nuit, Martin demande à Tatiana combien il leur faudrait pour que les échanges marchent bien. Ils conviennent ensemble que 200 € par personne devraient suffire pour commencer. Le rendez-vous est alors fixé pour le lendemain soir.
A la faveur du petit jour, Martin Golden enterre son baril, non loin de sa future demeure juste derrière la première colline, puis il se met à confectionner dans de vieux draps retrouvés sur le rivage 1600 € billets d’un euro. En voyant les billets s’amonceler sous ses yeux, il songe : « Comme ils sont faciles à faire, ces billets ! »
Le soir venu, tous se retrouvent près de Martin. Huit piles de 200 € billets les attendent sur la table.
« Avant de vous distribuer cet argent, dit le banquier, il faut s’entendre. L’argent est basé sur l’or. L’or, placé dans la banque, est à moi. Donc, l’argent est à moi. Je vais vous prêter cet argent et vous l’emploierez à votre gré. En attendant, je ne vous compte que l’intérêt. Vu que l’argent est rare dans l’île et que la rareté a un prix, il me paraît raisonnable de vous demander un petit intérêt. 10% seulement suffiront. » Les autres se regardent, un peu surpris.
« Un dernier point. Les affaires sont les affaires, même entre grands amis. Avant de toucher votre argent, il faudrait que vous me signiez ce document: c’est un engagement à rembourser capital et intérêts, sous peine de confiscation de vos propriétés. Une simple garantie. Je ne tiens pas du tout à m’approprier vos biens, l’argent me suffit. D’ailleurs je vous fais la plus entière confiance. Je suis certain que vous garderez vos biens et que vous me rendrez l’argent. Voilà, maintenant, je vous donne vos 200 €, et vous, vous signez ce contrat. »

L’argent de Martin commence à circuler dans l’île.

Les échanges en se simplifiant se sont multipliés. Tout le monde se réjouit et salue Martin avec respect et gratitude. Tatiana propose ses services au banquier pour l’aider avec les comptes. Celui-ci accepte de bonne grâce, séduit par l’incomparable beauté de la jeune comptable.
Cependant, Thomas, le prospecteur, est inquiet. Ses futures richesses sont encore sous terre. Il n’a plus que quelques euros. Comment rembourser le banquier à l’échéance qui s’approche ? Après une longue réflexion, il se dit : « Considérant la population entière de l’île, songe-t-il, sommes-nous capables de tenir nos engagements ? » Martin nous a prêté une somme totale de 1600 € . Avec l’intérêt qu’il a fixé, il nous faut donc lui rembourser 1760 € en tout. Quand bien même nous prendrions ensemble tout l’argent de l’île pour le lui porter, cela ferait 1600 € et pas 1760 €. Personne n’a fait les 160 € de plus. Nous faisons des choses, pas des euros.

«Martin pourra donc saisir toute l’île parce que même à nous tous, nous sommes incapables de rembourser capital et intérêts.»

Thomas n’a pas de peine à convaincre les autres que Martin les a dupés.

François est furieux, mais Tatiana défend le banquier, dont elle est en train de tomber amoureuse. Ils s’entendent quand même pour rencontrer Martin dès le lendemain matin. A les voir arriver d’un pas décidé et le regard dur, celui-ci devine leur état d’âme. François présente le cas : « Comment pouvons-nous te rendre 1760 € quand il n’y a que 1600 € dans toute l’île? ». Sans sourciller, le banquier leur répond : « C’est l’intérêt, mes bons amis. Votre production n’a-t-elle pas augmenté? »
« Oui, mais l’argent, lui, n’a pas augmenté. Or, c’est justement de l’argent que tu réclames, et non pas les fruits de notre travail. Toi seul peux faire de l’argent, puisque toi seul possèdes de l’or. Si tu ne crées que 1600 €, tu ne peux pas nous en demander 1760 €. C’est impossible! »

Martin Golden tente de les apaiser : « Attendez, mes amis. Les banquiers s’adaptent toujours aux conditions de leurs clients, pour le plus grand bien du public. Voilà ce que nous allons faire. Je ne vais vous demander que l’intérêt. Rien que 160 € et vous continuerez de garder le capital. »
« Tu nous délivres de notre dette  ? » demande Henriette, souriante.
« Non, non. Je regrette, mais un banquier ne remet jamais une dette. Vous me devrez encore tout l’argent prêté. Mais vous ne me rendrez chaque année que l’intérêt et je ne vous presserai pas pour le remboursement du capital. Quelques-uns parmi vous peuvent devenir incapables de payer même leur intérêt, parce que l’argent va de l’un à l’autre. Mais organisez-vous et convenez d’un système d’imposition. Vous taxerez davantage ceux qui auront plus d’argent, les autres moins. Pourvu que vous m’apportiez collectivement le total de l’intérêt, je serai satisfait et l’île se portera bien. »
Les naufragés se retirent, mi-calmés, mi-pensifs. Martin songe : « Mon affaire est bonne. Ces hommes sont de bons travailleurs, mais ils sont ignorants. Or leur ignorance et leur crédulité font ma force. Ils voulaient de l’argent, je leur ai passé des chaînes. » Un sourire narquois aux lèvres, il se remémore la phrase de Rothschild :

« Qu’on m’accorde le contrôle de la monnaie d’une nation et je me fiche de qui fait ses lois. »

« Je suis le maître de l’île parce que je décide le taux d’intérêt sur la monnaie et je suis le seul à avoir le droit d’imprimer les billets. » Il murmure encore « Je pourrais contrôler l’univers. Ce que je fais ici, je peux le faire dans le monde entier. »

Cependant, sur l’île, la situation empire.

La productivité a beau augmenter, les échanges ralentissent. Martin récolte régulièrement ses intérêts. Les naufragés doivent sans cesse mettre de l’argent de côté pour Martin. L’argent circule mal.

Les éleveurs et les maraîchers sont de plus en plus riches, puisque tout le monde est obligé de manger.

Du coup, ce sont eux qui paient le plus d’impôts et ils augmentent leurs prix pour trouver une compensation. Les plus pauvres, comme les artistes qui ne vendent plus rien, ne paient pas d’impôt mais ils doivent restreindre leur consommation au minimum vital. Le moral baisse, les tensions entre riches et pauvres ne cessent de croître, la joie de vivre disparaît et les privations augmentent.

C’est la crise !

Un jour, excédé par cette situation, François conclut que le soi-disant progrès apporté par le système monétaire du banquier n’a en fait apporté que des problèmes. Assurément, les premiers arrivants avaient leurs défauts, mais le système de Martin nourrit tout ce qu’il y a de plus mauvais dans la nature humaine : égoïsme, jalousie, indifférence. François décide de convaincre ses compagnons que cela ne peut plus durer. Sans grande difficulté, il les persuade tous de se rallier à sa cause.
Seule Tatiana, aveuglée par son idylle avec Martin, s’entête à vouloir défendre le système en place.
C’est une délégation très en colère qui se rend alors chez le banquier : « L’argent est rare dans l’île, Martin, parce que tu nous l’ôtes. On te paie, on te paie, et l’on te doit toujours autant. Nous travaillons sans relâche, et nous voilà pourtant bien plus mal lotis qu’avant ton arrivée ! »
Un peu impressionné par leur révolte, Martin tente de les calmer : « Allons, mes amis, raisonnons un peu. Voyez comme l’île est belle avec toutes ces constructions, ces champs, ces terres, ces jardins. Vous voulez plus d’argent ? Très bien. Mon baril d’or vaut bien plusieurs milliers d’euros. Tenez, je vais hypothéquer vos nouvelles propriétés et vous prêter mille autres euros tout de suite. »
« Deux fois plus de dette ? Deux fois plus d’intérêt à payer tous les ans, sans jamais finir ? » demande Yolande.
« Oui, mais je vous en prêterai encore, tant que vous augmenterez votre richesse foncière ; et vous ne me rendrez jamais que l’intérêt. Vous empilerez les emprunts ». Tatiana ajoute d’un ton docte : « Cela s’appelle la dette consolidée ».
« Alors, plus notre travail fera produire l’île, plus notre dette totale augmentera ? » demande l’un.

«C’est cela que tu appelles monnaie saine ? Une dette devenue nécessaire et impayable, ce n’est pas sain, c’est malsain» renchérit l’autre.

Tatiana s’empresse de venir au secours de Martin : « Toute monnaie saine doit être basée sur l’or et sortir de la banque à l’état de dette. La dette est une bonne chose : elle place les gens sous la sagesse, incarnée dans les banquiers. »
« Martin, peut-être nous prends-tu pour des ignorants, mais nous ne voulons pas de cette civilisation-là. Nous n’emprunterons plus un seul de tes sous. Monnaie saine ou pas, nous ne voulons plus faire affaire avec toi » assène Thomas, décidé à en finir un bonne fois pour toute.
Martin garde son calme. « Je regrette cette décision maladroite. Mais si vous rompez votre contrat, j’ai vos signatures. J’exige que vous me remboursiez tout, immédiatement : capital et intérêts ! »
« Mais c’est impossible ! Quand bien même on te donnerait tout l’argent de l’île, on ne serait pas quitte. » Ils sont encore en train de se disputer quand soudain l’horizon s’obscurcit comme encore jamais auparavant. Ils s’interrompent alors brusquement et se mettent à l’abri dans leurs demeures respectives.

En quelques instants, une vague immense, une sorte de tsunami, balaie tout sur son passage.

Elle inonde la maison du banquier qu’il avait désirée tout près de la mer, et déterre le baril d’or.
Une fois l’ouragan éloigné, Tatiana et les autres accourent pour aider le banquier dans sa détresse. Ils le retrouvent sain et sauf, mais encore sous le choc de la violence de la tempête.
Derrière la butte, Thomas découvre le baril. En le soulevant, il se dit que pour de l’or, ça ne pèse pas bien lourd. « Je doute fort que ce baril soit plein d’or », dit-il. Un coup de hache et le baril étale son contenu : d’or, pas une once! Des roches, rien que de vulgaires roches sans valeur ! Les naufragés n’en reviennent pas : « Il nous a trompés ! Quel misérable ! » « Il a vraiment fallu être idiots pour tomber en extase devant le seul mot OR  ! » « Nous lui avons gagé toutes nos propriétés pour des bouts de chiffon basés sur quatre pelletées de roches  !» « Voleur, doublé de menteur ».
En chemin vers sa maison, Henri découvre une bouteille en haut de la place. C’est une grosse bouteille verte, sans doute apportée par la tempête. Il l’ouvre et y trouve une petite brochure qui s’intitule « La face cachée de la monnaie »
Curieux, il s’assied et commence sa lecture. Très vite son regard s’illumine :

« Mais, s’écrie-t-il, voilà ce qu’on aurait dû savoir depuis longtemps. L’argent ne tire nullement sa valeur de l’or, mais des produits qu’il permet d’acheter ».

« L’argent peut être une simple comptabilité, les crédits passant d’un compte à l’autre selon les achats et les ventes. Le total de l’argent doit être en rapport avec le total de la production. A toute augmentation de production doit donc correspondre une augmentation équivalente d’argent. On ne devrait jamais payer d’intérêt sur l’argent naissant ».
Henri n’y tient plus. Il court faire part de sa découverte aux autres : « Voici, dit-il, ce qu’on aurait pu faire, sans le banquier, sans or, sans signer aucune reconnaissance de dette. J’ouvre un compte au nom de chacun de vous. A droite, les crédits, ce qui ajoute au compte ; à gauche, les débits, ce qui le diminue ».
François poursuit : « Mais bien sûr ! Nous voulions chacun 200 € pour commencer. D’un commun accord, décidons d’écrire 200 € au crédit de chacun ». Tatiana prend note. « Chacun a 200 € Henri achète des produits de Yolande, pour 10 €. Je retranche 10 € à Henri, il lui reste 190 €. J’ajoute 10 € à Yolande, elle a maintenant 210 €. Henriette achète de Yolande pour 8 €. Je retranche 8 € à Henriette, elle garde 192 €. Yolande, elle, monte à 218 €. Yolande m’achète du bois pour 15 €. Je retranche 15 € à Yolande, elle garde 203 € ; je m’ajoute 15 € et je remonte à 205 €. Et ainsi de suite d’un compte à l’autre, tout comme des billets en papier vont d’une poche à l’autre. Si l’un de nous a besoin d’argent pour augmenter sa production, on lui ouvre le crédit nécessaire, sans intérêt. Il rembourse le crédit une fois sa production vendue. Même chose pour les travaux publics. On augmente aussi, périodiquement, les comptes de chacun d’une somme additionnelle, sans rien ôter à personne, en correspondance de la création globale de biens et services.

« L’argent est ainsi un instrument de service ».

Tous ont très vite compris ce nouveau système, même Tatiana qui s’en veut d’avoir entraîné tout le monde dans cette mauvaise aventure en soutenant Martin. Le lendemain, le banquier reçoit une lettre signée des huit naufragés : « Martin, tu nous a endettés et exploités sans aucune nécessité. Nous n’avons plus besoin de toi pour régir notre système monétaire. Nous aurons désormais tout l’argent qu’il nous faut, sans or, sans dette, sans voleur ».

« Nous établissons immédiatement le système de monnaie solidaire. Si tu tiens à ton remboursement, nous pouvons te remettre tout l’argent que tu as fait pour nous, pas plus. Tu ne pourras réclamer que ce que tu as fait ».

Martin est au désespoir. C’est son empire qui s’écroule. Même Tatiana, qui s’est rendue compte à quel point il les avait manipulés, elle et ses compagnons, l’abandonne. Écoeurée par la cupidité du banquier, elle ne tarde pas à réaliser que le charme et l’intelligence de François dépassent de loin ceux de Martin. Alors que le premier utilise sa force et son esprit pour le bien de la communauté, le second n’en a fait usage que pour asservir les autres et se hisser au-dessus d’eux. Une nouvelle idylle est en train de naître, mais ce n’est plus le sujet de notre histoire…*

*) Cette fable est une adaptation de « L’île des naufragés » de Louis Even, récit qui fait comprendre le mystère de l’argent, publié la première fois en 1940.


« Les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu’une armée debout. Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation »
Thomas Jefferson, président des Etats Unis

La création monétaire ex nihilo

Les trois récits précédents ne vous ont sans doute pas permis de répondre à toutes les questions que vous vous posiez sur l’argent. Nous espérons cependant qu’ils auront éveillé cette curiosité indispensable à la lecture de la suite de cette série.
Comment rembourser vos dettes avec rien nous rappelle que la monnaie doit circuler et qu’au fond, tant qu’on a confiance, cela n’a aucune importance que ce soit un vrai billet, un faux billet ou le bit d’une carte bancaire qui circule.
Un banquier dévoile les dessous du pouvoir d’achat nous montre que la monnaie doit être en juste quantité pour éviter les deux écueils que sont l’inflation (trop de monnaie donc perte de pouvoir d’achat) ou la déflation (pas assez de monnaie donc blocage des échanges).
Finalement, l’île des naufragés nous enseigne que l’étalon or (qui n’est d’ailleurs plus utilisé de nos jours) n’est aucunement nécessaire au bon fonctionnement de la monnaie.

En guise de conclusion rappelons quelques indispensables.
Tout d’abord, vous l’aurez sans doute compris, la monnaie est créée à partir de rien. On parle de « création monétaire ex nihilo ». Lorsque vous allez voir un banquier en disant « j’ai besoin d’un prêt », ou « j’ai besoin d’un découvert », vous pensez peut-être qu’il faut qu’un épargnant soit passé avant vous à la banque pour y déposer des économies correspondantes au prêt que vous allez demander, et que, en somme, c’est l’épargne d’un autre que le banquier va vous prêter, en prenant une commission au passage, l’intérêt.
Cette idée est fausse, ce n’est pas ainsi que ça se passe.

Ce n’est pas de la monnaie épargnée ou déposée que vous prête un banquier.

D’ailleurs, si vous avez la chance d’être plutôt en positif sur votre compte, vous pouvez vous apercevoir que jamais votre banque vous a dit « On a utilisé l’argent que vous aviez en dépôt chez nous pour le prêter à Monsieur Untel… Désolé, votre compte est maintenant à zéro, jusqu’à ce que Monsieur Untel rembourse ».

En fait il existe une différence fondamentale entre l’argent que crée l’Etat, les pièces et les billets (autrement dit le liquide ou le cash) et l’argent mis en circulation par les banques, ce que l’on appelle la monnaie scripturale (les chèques, les dépôts à vue, les comptes d’épargne).

Retenez qu’aujourd’hui, l’argent liquide ne représente que 15% de la monnaie effective. Les 85% restants sont créés par les banques. Le principe en est simple. Les banques prêtent des sommes pouvant aller jusqu’à hauteur de 90% de leurs dépôts. Il y a donc toujours plus de crédits en circulation que de dépôts qui ont permis ces crédits. Et comme les banques exigent des intérêts, il faut toujours plus de crédits pour rembourser ces intérêts.
En effet, comme le montre la fable, les naufragés créent des biens, pas de l’argent. D’une manière plus générale, cet enchaînement de dépôts et de crédits constitue un cycle permanent. Des crédits sont remboursés et d’autres les remplacent.

C’est ce qui explique aussi qu’il suffise d’une petite panique et les portes des banques seront vite fermées, elles n’ont pas dans leur coffre fort l’argent que vous y avez déposé. Tout va bien tant que les clients ont confiance dans ce système bancaire. Mais quand ils viennent tous en même temps retirer du liquide soi-disant équivalent à leurs avoirs, c’est l’effondrement du système et la ruine pour tous, comme cela s’est vu fin 2001 en Argentine, s’était produit en 1998 en Russie, un peu plus tôt en Thaïlande, en Malaisie, et en Indonésie.

Si vous discutez avec votre banquier ne lui dites pas « votre banque peut créer de la monnaie ». Ce serait faux, elle ne peut que créer du crédit. Par contre, si vous lui dites « le système bancaire pris dans son ensemble, système dont fait partie votre banque, crée de la monnaie payante ex nihilo », ce sera vrai.

Il n’y a pas meilleure conclusion sur cette question que cette petite phrase de Maurice Allais (Prix Nobel d’économie 1988) : « Dans son essence la création de monnaie actuelle ex-nihilo par le système bancaire est identique à la création de monnaie par les faux monnayeurs. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents… Il faut rajouter à cela que le système bancaire jouis du privilège insensé de pouvoir créer de la monnaie sur ses propres dettes - ses dettes à ses déposants ».

Il est maintenant utile de retenir qu’il n’y a plus dans nos pays de « banque nationale ». La BNP par exemple, bien que se nommant « Banque Nationale de Paris », est une société privée, et la Banque Centrale Européenne (BCE) - qui est « garante » des bons fonctionnements des banques privées - est une émanation des Banques Centrales des états membres, ces Banques Centrales étant elles mêmes des « réunions » de banques privées.

Ensuite il faut noter que l’article 104 du traité de Maastricht* a interdit aux états et aux collectivités de créer de la monnaie.
*) de même le traité de Lisbonne

Ce pouvoir est réservé au système bancaire sous surveillance de la BCE. Eh oui, aujourd’hui l’Etat a abdiqué son pouvoir de battre la monnaie. L’accroissement nécessaire de la masse monétaire est financé par l’emprunt (conséquence de la demande de crédit des agents économiques publics et privés) et coûte des intérêts exorbitants. L’argent est créé sous forme de dettes et il est devenu la propriété des banques et non plus de la communauté. Le peuple a perdu sa souveraineté sur la fabrication de l’argent.

Quiconque étudie sérieusement la monnaie et les règles qui soi-disant régissent sa fabrication et sa circulation a très vite des cheveux qui se dressent sur la tête.

Les contradictions sans fins épuisent les efforts que peut faire un esprit quelque peu raisonnable :

- La monnaie est une institution publique mais en même temps une propriété privée.

- La multiplication de la quantité d’argent par l’émission de fausse monnaie est interdite sous peine de poursuite, mais la diminution de la quantité d’argent par retrait de billets de banque du circuit économique est autorisée.

- L’argent constitue le seul moyen de paiement officiel mais il est en même temps un objet de spéculation permanente sur sa valeur. Imagine-t-on la pagaille qu’introduirait une bourse des kilos et des mètres changeant de valeur quotidiennement ? C’est pourtant bien ce qui se passe avec la monnaie !

- Aucune échelle de mesure n’est aussi souvent utilisée en économie que l’argent bien que la stabilité de son pouvoir d’achat ne soit pas assurée.

- L’obligation d’accepter l’argent existe, mais pas l’obligation de le céder, bien que l’une sans l’autre n’ait pas de sens.

- L’argent est déclaré à la fois moyen d’échange et moyen de conservation de valeur bien que la deuxième fonction annule la première.

L’énumération des ces contradictions devrait suffire à expliquer les misères qu’engendre l’argent. Constatant que la monnaie est également un outil de domination relevant plus de la volonté de puissance que du désir d’échange, on peut s’imaginer que le langage imprécis et l’imprécision des définitions servent à cacher des rapports d’injustice, à camoufler des tromperies. Ces contradictions, les confusions et les amalgames terminologiques sont courants quand on parle de l’argent. Le champ est libre pour les interprétations les plus fantaisistes qui permettent de détourner l’attention des citoyens des procédés utilisés par les banques et les spéculateurs pour entretenir ces règles absurdes.

A l’heure de la généralisation des cartes de crédit, on assiste à la prise de contrôle du système bancaire sur tout les échanges économiques de la société accompagné d’une augmentation de revenus aussi bien par les charges imposées à chaque transaction que par les intérêts sur les dépôts.

La monnaie n’est pourtant pas une marchandise comme les autres. Imaginons que les portes d’un coffre fort renferment 10 000 et restent fermé pendant quinze jours. Pendant la même période les portes d’un marché de légumes de la même valeur restent fermées. Et enfin les portes d’une pièce renfermant cinq personnes, qui gagnent ensemble normalement 10 000 restent fermée pour la même durée. Au bout de quinze jours, les cinq personnes enfermées seront probablement mortes de soif, les légumes du marché couvert pour la plus grande partie pourries, mais les billets de banques auront eux gardé toute leur fraîcheur.
La monnaie ne peut être mis sur le même plan que le travail et les marchandises, c’est plutôt un « joker » des affaires économiques, une carte supérieure à toute les autres et plus recherchée que toutes les autres. Cette qualité fait que l’on n’aime pas s’en séparer. Quand on parle aujourd’hui d’argent, c’est souvent dans des proportions où les millions et même les milliards sont en jeu, des sommes qui dépassent même le billion - les milles milliards. Ce sont des chiffres qui cachent les montants dépassant de loin notre capacité de perception. Savez vous néanmoins combien de jours il faudrait à une personne pour compter un million d’euro en pièces d’un euro, quand il compte huit heures par jour chaque seconde 1 ? Il lui faut 35 jours. Et pour le milliard ? 95 ans.

Postface

« L’adhésion au système tire sa force irrésistible de ce qu’elle est de l’ordre du non dit, de l’impensé, de l’implicite ».
Alain Accardo

Nombreuses sont les voix qui depuis des années avertissent que la machine capitaliste de croissance exponentielle n’a pas d’avenir. Que la communauté financière ne pourra pas indéfiniment jouer au casino. Que le laissez faire, l’autorégulation corporatiste, l’incessante création de nouveaux jouets spéculatifs, la permanente sous évaluation du risque auront des conséquences désastreuses sur l’environnement et pour l’ensemble de l’humanité.

Mais en écartant du débat public la remise en cause des règles suicidaires qui s’imposent aujourd’hui partout, on suscite une impression d’impuissance et d’acceptation d’un état de fait inacceptable.

« Nous sommes passées sous la dépendance du capital économique dont les plus gros détenteurs (monopoles industriels, banques, multinationales, grands investisseurs) sont désormais en situation de faire la loi au reste du monde, directement ou par gouvernements interposés, parce qu’ils possèdent ce qui est devenu, aux yeux de toutes les populations, une valeur fondamentale de l’existence humaine, une valeur qui mesure toutes les autres : l’argent ».
Alain Accardo

Ce devrait être le droit du peuple souverain d’imposer les règles de ce contrat d’échange qu’est la monnaie.

Mais depuis le XVIIème siècle, après l’invention des banques centrales par les banquiers privés, ces milieux ont affiné les règles qui dominent notre vie quotidienne. Bernard Lietaer (co-concepteur de l’euro, auteur de The future of the money) affirme : « La monnaie peut être des coquillages, des pierres, des pièces de métal ou du papier cacheté. Comme le sexe et la mort, la monnaie est devenue un tabou. Pourtant elle doit être démystifiée pour que nous puissions agir et récupérer notre droit à la changer, pour qu’elle développe le type de société que nous souhaitons. L’argent est un « accord d’utiliser quelque chose en tant que moyen d’échange », et n’est donc pas neutre en termes de valeurs ».

Nous vous invitons toutes et tous, que vous soyez étudiants, élus, artisans, commerçants, professions libérales, entrepreneurs, instituteurs, ouvriers, employés, agriculteurs, retraités ou acteurs culturels, à participer avec nous à cette réflexion pour mettre en place un moyen d’échange plus solidaire et efficace, adapté aux besoins quotidiens de la région et qui résiste aux regards critiques de nos descendants…

Voilà, c’est pour toutes ces raisons et de nombreuses autres, qui seront à découvrir à travers des textes en devenir, des soirées d’informations et de débats sur les faces cachées de la monnaie, que nous serions content de vous rencontrer.
Rendez vous les mardi 23 septembre 2008 et 19 novembre 2008 à la Maison de la vie associative en Arles.

Le livre audio pour cette brochure : à écouter, à télécharger, à diffuser sans modération. Des émissions de radio, durée 56’ AGRICULTURE & POGNON - le crédit et son intérêt sur www.journarles.org et www.radiozinzine.org.


Bibliographie

- Maurice Allais, La crise mondiale d’aujourd’hui, à télécharger sur le site de www.Journarles.org.
- Helmuth Creutz, Le Syndrome de la Monnaie, Edition Economica 2008,
- André Jacques Holbecq, Un regard citoyen sur l’économie, Ed. Yves Michel,
- A.J.Holbecq et Patrick Viveret, Une alternative de société : l’écosociétalisme
- Dominique Plihon, La monnaie et ses mécanismes
- John Berger, La Cocadrille 1992 Editions Champ Vallon / La Fontaine de Siloë
- Patrick Viveret, Reconsidérer la richesse Editions de l’Aube, 2003
- Vandana Shiva : Le terrorisme alimentaire comment les multinationales affament le tiers-monde FAYARD 2001
- Hervé Kempf, Coment les riches détruisent la planète, 2007, Ed.Seuil
- Bernrard Lietaer, The Future of the money, Ed. Century 2001
- Francois Morin, Le nouveau mur de l’argent, Edition Seuil 2006
- Hannes Lammler, Opération grippe aviaire, Ed. Esprit Frappeur 2007
- Joseph Stiglitz, Un autre monde, Edition Fayard 2006
- Philippe Derudder, Rendre la création monétaire à la Société civile, Éditions Yves Michel, 2005
- André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder, La dette publique, une affaire rentable, Editions Yves Michel, 2008


Sur www.journarles.org vous trouverez d’autres livres et films que nous vous recommandions de même que ceux qui sont mentionnés ici :
- L’île aux fleurs (Ilha das Flores) Jorge Furtado, 1989              15 min
- Notre pain quotidien, Nikolaus Geyhalter, 2006                      92 min
- Le marché de la faim, Erwin Wagenhofer, 2005                        96 min
- L’assiette sale, Denis Piningre, 2007                               90 min
- Le blé de sepembre, Peter Krieg, 1980                               96 min
- L’argent, Isaac Isitan, 2003                                        65 min
- The Meatrix ­ à regarder à tout moment sur Internet                  5 min
- Who is counting? Sexe, mensonges, mondialisation, Marilyn Waring    94 min
- MOMO, Michael Ende, réalisation Enzo Dalò, bande dessinée 2003      77 min

Remerciements

La réalisation de ce texte a été rendu possible par la participation, le consentement, les observations critiques, des remarques et des suggestions de nombreuses personnes, parmi elles Helmut Creutz, Arnaud Bechet, André Jacques Holbecq, Bessom Pierre, Christian Cabane, Guy Marigot, Bruno Le Dantec, Laurence Alarcon, Olivier Cyran, Marie Lesavre, Christine Boutin, Virginie Maris, Hervé Thomas, Thierry Paillard et Valérie Barral. Un merci géant à Pierre Samson pour ses illustrations.
Hannes Lammler, Michel Seloui

Je viens de lire cette brochure.
Je suis très intéressé.
Je voudrais contribuer à diffuser cette information.
Je peux
1 - faire un don à journArles
2 - distribuer cette brochure dans les boîtes à lettres de mon quartier
3 - contacter ma radio préférée pour leur proposer les émissions

Je vous contacterai par courriel

journarles@wanadoo.fr
ou
monnaie@journarles.org

Projections et débats

Les faces cachées de la monnaie
mardi 23 septembre 2008 19h20
Salle de spectacle Maison de la vie associative,
Bld des Lices 13200 ARLES
Projection d’extraits du film L’ARGENT de Isaac Isitan suivi d’une Conférence avec Jérôme Blanc Docteur en sciences économiques, spécialité monnaie finance banque

Les monnaies
mardi 18 novembre 2008, 19h20
Salle de spectacle Maison de la vie associative
Bld des Lices 13200 ARLES
Projection d’extraits du film La double face de la monnaie
suivi d’une
conférence avec Céline Whitacker (Réseau SOL)
« Pour retrouver le sens des valeurs »


Cette brochure, La double face de la monnaie peut être téléchargée et diffusée sous Licence créative commons. C’est-à-dire, l’oeuvre peut être librement utilisée, à la condition de l’attribuer à journArles ou en citant www.journArles.org. Les utilisations commerciales restent soumises à l’autorisation.





Et si un jour on constate que la monnaie n’est au fond qu’un contrat basé sur le Droit. Un moyen d’échange. Un règlement, un bien public, un contrat, la promesse d’un avoir, un droit d’écriture…
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